L'enseignement ésotérique de Pythagore.
Ésotérisme et spiritualité chez Pythagore.
La Voie du dedans
Il faut d'abord distinguer l'adjectif « ésotérique » du substantif « ésotérisme ». L'adjectif le précède et vient du grec « esôtirokos », qui signifie « aller vers l'intérieur ».
Par opposition à l’exotérisme, «ce qui est extérieur», l’ésotérisme s’interroge sur « ce qui est dedans », la cause première, et répond au pourquoi des événements.
C'est la « discipline des arcanes », la distinction stricte entre initiés et profanes.
« Enseignements secrets », volontairement cachés et réservés à certaines personnes : les Initiés.
L'histoire rapporte que les plus grands penseurs de l'Antiquité, nés en Occident, ont achevé leur éducation dans les mystères égyptiens.
La Science enseignée par les détenteurs de ces mystères est connue sous différents noms : Science occulte, Hermétisme, Magie, Ésotérisme, etc.
Identique dans ses principes, ce code d'instruction constitue la Science traditionnelle, que nous appelons généralement : Occultisme.
C’est un mode de pensée très rigoureux qui s’appuie sur un certain nombre de composants qui lui sont propres :
Dans cette perspective, Platon soutient que les objets matériels que nous percevons avec nos sens ne sont que des copies imparfaites des Idées ou Formes qui existent dans un monde immatériel et intelligible. Pour lui, ces Idées sont la véritable réalité, tandis que le monde sensible est un reflet trompeur de cette réalité.
L'enseignement ésotérique de Pythagore
L’école pythagoricienne transmet son enseignement sous forme d’initiation. Le terme de mathématique, du grec μάθημα « mathêma », « ce qui peut être appris » ou « ce qui peut être enseigné » semble remonter à ce philosophe dont l'école distinguait deux catégories de disciples :
Cette doctrine s’inscrit dans la ligne directe de la philosophie hermétique censée constituer la révélation du dieu égyptien Thot (auquel les Grecs donnèrent le nom d'Hermès Trismégiste).
Pythagore avait reçu des Égyptiens, écrit Diodore de Sicile, ses théories sur la religion, la géométrie, les nombres et la transmigration de l’âme. Il ne pouvait donc ignorer la Philosophie Hermétique pratiquée par les prêtres égyptiens.
Devenir semblables aux dieux
« Le But de la doctrine de Pythagore était d'éclairer les hommes, de les purifier de leurs vices, de les délivrer de leurs erreurs, de les ramener aux vertus, à la vérité; et après les avoir fait passer par tous les degrés de l'entendement et de l'intelligence, de les rendre semblables aux Dieux immortels. »
Antoine Fabre d’Olivet ~ Les Vers Dorés de Pythagore
L’initiation antique reposait sur une conception de l’homme où étaient associées l’éducation du corps, de l’âme et de l’esprit.
L’homme contemporain cherche le plaisir sans le bonheur, le bonheur sans la science et la science sans la sagesse.
L’antiquité n’admettait pas que l’on pût séparer ces choses. Dans tous les domaines, elle tenait compte de la triple nature de l’homme. L’initiation était un entraînement graduel de tout l’être humain vers les sommets vertigineux de l’esprit, d’où l’on peut dominer la vie.
Pour atteindre à la maîtrise, disaient les sages d’alors, l’homme a besoin d’une refonte totale de son être physique, moral et intellectuel. Or cette refonte n’est possible que par l’exercice simultané de la volonté, de l’intuition et du raisonnement. C’était véritablement la création d’une âme par elle-même.
« Le grand but des mystères, était d'apprendre aux initiés la possibilité de cette réunion de l'homme avec Dieu, et de leur en indiquer les moyens. Toutes les initiations, toutes les doctrines mythologiques, ne tendaient qu'à alléger l'âme du poids de la matière, à l'épurer, à l'éclairer par l'irradiation de l'intelligence, afin que, désireuse des biens spirituels, et s'élançant hors du cercle des générations, elle put s'élever jusqu'à la source de son existence.
La connaissance de l'Être des êtres a été offerte partout comme le terme de la sagesse; sa ressemblance, comme le comble de la perfection.
La source de tous les biens, est la sagesse, et la sagesse commence par la connaissance de soi-même.
De la connaissance de soi-même, l'homme passe à celle de Dieu; et c'est en fixant ce modèle de toute perfection qu'il parvient à se délivrer des maux qu'il s'est attirés par son propre choix. Sa délivrance dépend, selon Pythagore, de la vertu et de la vérité. »
Antoine Fabre d’Olivet ~ Les Vers Dorés de Pythagore
Le philosophe est donc un amoureux de la sagesse, perçue comme un art de vivre en accord avec les lois de la nature. L’idéal de l’homme est de se conformer à la volonté divine. Dieu n’est pas envisagé comme une entité séparée de l’homme. Il s’agit d’une voie, d’un but à atteindre. On ne cherche pas à l’adorer mais à lui ressembler, où plutôt à le suivre. « Suis dieu (έπου θεῷ) ». C'est la devise du pythagorisme.
« Connais-toi toi-même et tu connaitras l'univers et les dieux. »
Pythagore
Selon la doctrine de Pythagore, nous avons vu que l’homme est triple : corps, âme, esprit. Il a une partie invisible, immortelle et indivisible : l’esprit ; une partie visible, périssable et divisible : le corps. L’âme qui les relie participe à la nature des deux.
Se connaître, c'est s'aligner sur soi-même, ce Soi Supérieur qui représente la vision la plus haute ou la plus profonde que nous ayons de nous-mêmes.
La géonumérologie révèle le terrain propice sur lequel la graine en vous peut pleinement s'épanouir.
Des Nombres aux Idées.
Mondes et Attributs
Dans cette section nous développons le troisème aspect du nombre chez Pythagore,
le nombre-idée
A partir de cette constatation de la structure ternaire de l'Univers et de l'Homme, on aboutit naturellement à une structure à 9 éléments, répondant cependant toujours à la structure ternaire de base.
Le plan des Archétypes est celui des Idées. Que sont les Idées ? Ce sont des principes éternels, des modèles, des pouvoirs qui travaillent à former et façonner l'univers et que nous assimilons au Monde Divin.
Le Microcosme se rapporte à l'Homme considéré comme un résumé, un condensé de l'Univers, le Macrocosme, assimilé au monde physique et matériel. On peut qualifier les trois plans comme suit :
« Le NOMBRE n’y était pas considéré comme une quantité abstraite, mais comme la vertu intrinsèque et active de l’UN suprême, de Dieu, source de l’harmonie universelle. La science des nombres était celle des forces vivantes, des facultés divines en action dans les mondes et dans l’homme, dans le macrocosme et le microcosme. »
Edouard Schuré ~ Les Grands Inities
L'esprit des lieux
Les neuf nombres sont intiment reliés aux trois plans de l'existence : spirituel, psychique et physique.
L'intuitive compréhension des correspondances analogiques qui unissent les diverses significations des symboles et des idées associées aux neuf premiers nombres est étroitement liée à l'étude du symbolisme des Trois Mondes et des correspondances qui en découlent.
C'est en effet, par la répétition en profondeur et en hauteur de cette méthode que dépendent l'éveil et la pleine conscience.
Dans la Table d'Émeraude Hermès Trismégiste dit : « Ce qui est en bas (sur la terre) est comme ce qui est en haut (dans le ciel). Si on compare cette phrase avec celle du Pater Noster « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » ainsi qu’avec la célèbre sentence « Connais-toi toi-même », on peut dire qu'Hermès constate une chose (savoir) tandis que Jésus la souhaite (vouloir) et que Socrate l’expérimente : « et tu connaîtras l’univers et les dieux » (Oser).
Hermès Trismégiste possédait « la science des trois mondes », d'où son nom « Trismégiste »: trois fois très grand, et ces trois mondes ont été interprétés par tous les commentateurs comme le monde divin ou spirituel, le monde astral ou psychique et le monde physique ou naturel.
Et, ajoute Hermès Trismégiste ... « pour faire les miracles d'une seule chose. » Entre le haut et le bas, le Ciel et la Terre, notre Moi supérieur et notre Moi inférieur.
Au fronton du temple de Delphes il était inscrit : « Connais- toi toi-même »; mais peu de penseurs ont compris ce précepte. On croit que se connaître signifie connaître son caractère, ses faiblesses, ses qualités. Non, c'est quelque chose de bien plus élevé, plus profond.
A la même époque que Pythagore vivait en Chine un sage du nom de Lao Tseu, considéré comme le fondateur du Taoïsme qui donna naissance au Yi-King (le livre des mutations. La Grande Triade (Ciel - Homme - Terre) représente l'équivalent asiatique des Trois Mondes en Occident.
La vraie connaissance, c'est la fusion. Se connaître, c'est s'identifier, se fusionner avec Soi-même, ce Soi supérieur qui est en haut dans la région de l’esprit, le monde spirituel.
Cette loi de l'analogie, si bien formulée par Hermès, est une clé qui nous permet d'obtenir des renseignements sur le monde invisible à partir des données du monde visible.
Quand on parle de monde invisible à certaines personnes, on les voit tout de suite hausser des épaules. Pourtant le monde invisible existe bel et bien. Nos pensées sont invisibles, l'air est invisible.
Pour la Science initiatique il existe trois mondes :
Les Trois Mondes | L'Hermétiste | Le Philosophe | Le Religieux | La grande Triade | Le Psychologue |
---|---|---|---|---|---|
Monde Spirituel | 1 Ce qui est en Haut | 3 ... et les dieux | 3 ... comme au Ciel | Ciel ~ Yang | Le Soi |
Monde Psychique | 2 est comme | 1 Connais-toi toi-même | 1 Que ta volonté soit faite | Homme | Le Moi |
Monde Physique | 3 Ce qui est en Bas | 2 et tu connaitras l'univers ... | 2 ... sur la Terre | Terre ~ Yin | Le Je |
- | Constat | Moyen | Souhait | Inflluences | Chemin |
Au vu de ce schéma, nous comprenons mieux les propos de Louis-Claude de Saint-Martin qui précise dans son ouvrage Des Nombres :
« qu’il y a une division du tableau universel reconnue de tous les observateurs dans l'ordre de la vraie philosophie, c'est celle par laquelle on distingue la région divine, la région spirituelle et la région naturelle. Il est reconnu également qu'il y a une correspondance de la région divine aux deux régions spirituelle et naturelle, et que par conséquent les nombres de l'ordre divin doivent avoir leurs représentants et leurs images dans ces deux régions. Mais ceux qui n'ont pas la clef des nombres sont exposés à une bien grande méprise quand ils veulent fixer ou contempler ces correspondances. »Dans cette citation, le Monde Spirituel correspond au Monde Humain ou Psychologique en Géonumérologie, le Monde Divin étant assimilé au Monde Spirituel.
La floraison des idées selon les puissances de 3.
L'approche cartésienne ~ En Réduction
La disposition en matrice, qualifiée de cartésienne, est privilégiée pour l’étude théosophique du nombre.
Toutefois cette présentation souffre d’une certaine forme de rigidité et offre des possibilités d’extensions limitées.
L'approche heuristique ~ En Expansion
Lorsque l'on passe du nombre à l'idée, le mode de présentation en arbre est préférable afin d'avoir une visualisation plus juste des relations qui unissent les neuf premiers nombres et les Trois Mondes.
L’autre avantage de l’arbre sur la matrice est d’offrir une représentation dynamique du déploiement de l’unité sous un mode tri-unitaire fractal. La matrice est adaptée à la réduction alors que l'arbre permet l'extension des idées.
Les Attributs (qui correspondent aux colonnes dans la matrice) sont identifiables à leur couleur :
Les nombres représentatifs (159) sont les seuls dont la couleur de l'Attribut (nombres) est la même que celle de leur Monde respectif : jaune pour 1, rouge pour 5 et vert pour 9.
Effectuer mentalement une rotation du schéma à 90° et vous aurez l'image d'une balance où l'homme est le fléau et les mondes spirituel et physique les deux plateaux de la balance.« Et dans une vision grandiose, Pythagore vit les mondes se mouvoir selon le rythme et l’harmonie des nombres sacrés. Il vit l’équilibre de la terre et du ciel dont la liberté humaine tient le balancier; les trois mondes : naturel, humain et divin se soutenant, se déterminant l’un l’autre et jouant le drame universel par un double mouvement descendant et ascendant. » Les Grands Initiés ~ Édouard Schuré
Pythagore, père du structuralisme et de la démarche systémique
L'homme, en tant que « microcosme », doit nécessairement participer aux « trois mondes » et avoir en lui des éléments qui leur correspondent respectivement; et, en fait, la même division ternaire générale lui est également applicable : il appartient par l'esprit (Mental) au monde spirituel, par l'âme à celui du monde psychique, et par le corps au monde physique.
De ce constat de la structure ternaire de l'Univers et de l'Homme, la Grèce de Platon a conçu une structure ternaire, reflet direct de la structure de l'Univers :
Aristote, distinguera à l'intérieur de la Psyché, l'âme végétative, l'âme sensorielle et l'âme rationnelle.
« Ainsi, selon cette doctrine, l'homme, considéré comme une unité relative contenue dans l'Unité absolue du grand Tout, s'offrait, comme le ternaire universel, sous les trois modifications principales de corps, d'âme et d'esprit ou d'intelligence. »
Antoine Fabre d’Olivet ~ Les Vers Dorés de Pythagore.
C'est donc en nous appuyant sur la constitution de l'homme d'une part et sur celle de l'Univers de l'autre que nous pouvons nous faire une idée de Dieu.
« La partie organique de l'être humain répond à l'idée que nous nous sommes faite de la Nature. C'est la même loi fatale et régulière qui dirige la marche de l'homme organique, comme celle de l'Univers, ce dernier étant formé d'organes cosmiques au lieu d'être formé d'organes humains. L'être intellectuel dans l'homme répondra par suite, mais d'une façon très élémentaire, à l'idée que nous pouvons nous faire de Dieu. »Il ne faut pas oublier que ces trois régions émanent toutes les trois de l'unité primordiale, le "Grand Tout", "Un le Tout" tel que défini par Hermès :
Traité Élémentaire de Science Occulte ~ Papus
« Un le Tout Tel est le Dieu supérieur à son nom, invisible et apparent, qui se révèle à l'esprit, qui se révèle aux yeux, qui n'a pas de corps et qui a beaucoup de corps, ou plutôt tous les corps, car il n'est rien qui ne soit lui et tout est lui seul. C'est pourquoi il a tous les noms, car il est le père unique, et c'est pourquoi il n'a pas de nom, car il est le père de tout. »
L'Homme, médiateur entre Terre et Ciel
Dans le schéma ci-dessus, on distingue bien la place intermédiaire qu'occupe l'Homme entre le Monde Spirituel, celui de l'Esprit et le Monde Naturel, celui de la Matière.
Compte tenu de sa constitution ternaire, identique à celle de Dieu et à celle de la Nature, il participe à la fois des deux :
Le nombre 4, l'esprit chez l'Homme synthétise les trois premiers nombres (123) et le nombre 6, le corps de l'Homme, synthétise les trois derniers (789) formant ainsi deux tétraèdres, l'un ascendant, l'autre descendant et se réunissant à l'emplacement de l'âme, le nombre 5, formant ainsi, au centre, une étoile tétraédrique, ou Merkaba, ou "Corps de Lumière".
« L'Esprit, dans l'homme, est le don du Dieu Suprême et réunit les trois aspects de l'Existence divine – l'Intelligence, l'Amour et la Volonté – puisqu'il est l'Image de Dieu. »
Le Christianisme Ésotérique - Annie Besant
Chaque monde possède un nombre représentatif et un reflet de chacun des deux autres mondes.
Dans le schéma ci-contre, en qualifiant les Trois Mondes par leur emplacement :« La Triade ou loi du ternaire est donc la loi constitutive des choses et la véritable clef de la vie. (...)
Les Grands Initiés - Edouard Schuré
Ainsi elle ouvre comme par enchantement à l’esprit émerveillé la structure interne de l’univers ; elle montre les correspondances infinies du macrocosme et du microcosme. Elle agit comme une lumière qui passerait dans les choses pour les rendre transparentes. »
On obtient les 9 propositions suivantes
« Cet être UN porte sa vie et son esprit dans les trois régions, et que, dès lors, ils peuvent considérer spirituellement ces trois régions comme un grand arbre dont la racine reste toujours cachée dans la région divine comme dans sa terre maternelle. »
Louis Claude de Saint-Martin ~ Des Nombres
Dans cette citation, c'est une rotation antihoraire à 90° qu'il faut opérer pour se faire une idée de l'Arbre.
Nous approfondirons cette loi d'analogie dans la section suivante en l'appliquant aux trois Mondes.
L'enseignement ésotérique de Pythagore
Spiritualité 1/8
OPythagore : De la Numérologie à l'Ésotérisme : Pythagore, célèbre philosophe et mathématicien de l'Antiquité, est reconnu pour son approche holistique unissant les nombres, la géométrie et l'ésotérisme. Il percevait les nombres non seulement comme des quantités abstraites mais comme des expressions de principes cosmiques actifs. Dans son enseignement, les nombres deviennent des symboles de forces vivantes, façonnant l'univers et l'homme, considéré comme un microcosme du macrocosme. Cette vision se manifeste à travers une division tripartite de l'univers : le plan divin ou spirituel, le plan humain ou psychologique, et le plan matériel ou physique, correspondant aux nombres de 1 à 9.
GAnalogie et Correspondance chez Pythagore : Pythagore établissait des analogies profondes entre différents niveaux de l'existence, de l'infiniment grand à l'infiniment petit, s'appuyant sur la doctrine que tout dans l'univers est interconnecté. Son approche inclut la notion de microcosme (homme) et macrocosme (univers), chacun reflétant les trois mondes (spirituel, psychologique, physique). Cette perspective était fondamentale dans son système d'enseignement, où il utilisait une "planche tripartite" pour illustrer des liens et correspondances entre divers éléments de l'univers.
PPythagore et l'Initiation aux Mystères : L'école pythagoricienne proposait une initiation profonde à ses disciples, distinguant entre les "auditeurs" et les "initiés". Ces enseignements ésotériques, tirant leur source de la philosophie hermétique, visaient à élever l'âme humaine, en suggérant une voie de perfectionnement où l'homme, par la connaissance de soi, pouvait s'élever vers une ressemblance divine. Pythagore voyait l'homme comme un être triple (corps, âme, esprit) et enseignait l'alignement de ces aspects avec les principes universels, en vue d'une harmonie et d'une réalisation supérieures.